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mercredi 27 mai 2015

Saint Jean (1)

Saint Jean (1)

Nous avons contracté une dette de reconnaissance spéciale envers saint Jean. En effet, dès le soir du Jeudi Saint, alors que Jésus est arrêté au jardin de Gethsémani puis transféré chez Anne et Caïphe, Jean reste auprès de Marie, qui se retrouve seule pour la deuxième fois de sa vie. La première se fut quand Jésus la quitta pour aller se faire baptiser par son cousin sur les rives du Jourdain (cf. Luc 3, 21-22). Il a sans doute expliqué alors à sa Mère ce qu’il allait faire, la longue retraite et le jeûne de quarante jours qu’il comptait suivre dans le désert (cf. Luc 4, 1-13) avant de commencer son ministère public. Nous pouvons imaginer que Marie a fait de son côté (lire la suite) une retraite de la même durée, unissant sa prière à celle de son divin Fils, et demandant au Père tout ce que Jésus lui demandait, lui présentant tous les besoins de tous les hommes, les nôtres aussi. Mais cette solitude, une solitude toute relative, parce qu’une âme sainte n’est jamais seule, mais reste unie à Dieu par les liens de la foi, de l’espérance et de la charité, ce qui était éminemment le cas de Notre Dame. Cette solitude relative n’a pas duré longtemps, car Jésus venait à peine d’engager sa prédication et de se gagner ses premiers disciples, parmi lesquels figurait précisément Jean, jusque-là disciple de Jean-Baptiste (cf. Jean 1, 35-37), « il y eut des noces à Cana de Galilée, et la Mère de Jésus y était. Jésus aussi fut invité à ces noces, ainsi que ses disciples » (Jean 2, 1-2). Nous supputons aisément qu’à compter de ce jour, Marie n’a plus quitté son Fils et qu’avec les saintes femmes, qui ne vont pas tarder à le suivre et dont plus d’une sont de sa parenté proche (cf. Luc 8, 2-3), elle assurera l’intendance du groupe fluctuant, mais constant, qui accompagne notre Seigneur sur les routes de Palestine. Cette aventure sainte touche à son terme toutefois quand Jésus lui est arraché par le prince des prêtres pour être traduit en jugement, dans un simulacre de jugement serait-il plus exact de dire, et, elle le soupçonne, elle le sait bien en réalité, être mis à mort. Elle a bien compris, elle, qu’il doit mourir. Mais aussi qu’il ressuscitera au troisième jour. Jean reste donc auprès d’elle au cours de ces heures douloureuses entre toutes. Je ne reviens pas sur ce que j’ai écrit à ce sujet dans Vivre la Passion avec ses acteurs (éd. Parole et Silence). (à suivre…)

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