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vendredi 31 octobre 2008

La distribution de la communion par des laïcs

La distribution de la communion par des laïcs

Un fidèle non-ordonné, si des motifs de vraie nécessité y invitent, peut être député en qualité de ministre extraordinaire par l'évêque diocésain, en utilisant la formule de bénédiction liturgique appropriée : pour distribuer la sainte Communion y compris en dehors de la célébration eucharistique ad actum vel ad tempus (pour une fois ou pour un certain temps) ou de façon stable. Dans des cas exceptionnels et imprévisibles, l'autorisation peut être concédée ad actum par le prêtre qui préside la célébration eucharistique. Pour que le ministre extraordinaire, durant la célébration eucharistique, puisse distribuer la sainte Communion, il est nécessaire ou bien qu'il n'y ait pas d'autres ministres présents, ou bien que ceux-ci soient vraiment empêchés. Il peut remplir aussi cette charge quand, à cause d'une participation particulièrement nombreuse de fidèles désireux de recevoir la sainte Communion, la célébration eucharistique se prolongerait excessivement en raison de l'insuffisance de ministres ordonnés.

Saint-Siège, Instruction sur quelques questions concernant la collaboration des fidèles laïcs ministèe des prêtres, 15 août 1997 (cette Instruction émane de huit dicastères, ou ministères, de l'Église).

jeudi 30 octobre 2008

Les mondains et la sainteté

Les mondains et la sainteté

Les mondains, pour se dispenser de travailler à acquérir la sainteté, ce qui, sans doute, les gênerait trop dans leur manière de vivre, veulent vous faire croire que, pour être des saints, il faut faire des actions éclatantes, s'appliquer à des pratiques de dévotion extraordinaires, embrasser de grandes austérirités, faire beaucoup de jeûnes, quitter le monde pour s'enfoncer dans les déserts, afin d'y passer les jours et les nuits en prières. Sans doute cela est très bon, c'est bien la route que beaucoup de saints ont suivie ; mais ce n'est pas ce que Dieu demande de tous. Non, ce n'est pas ce qu'exige de nous notre sainte religion ; au contraire, elle nous dit : (lire la suite) « Levez les yeux au ciel, et voyez si tous ceux qui en remplissent les premières places ont fait des choses merveilleuses. Où sont les miracles de la Sainte Vierge, de saint Jean-Baptiste, de saint Joseph ? » Écoutez : Jésus-Christ lui-même dit (Matthieu 7) que plusieurs, au jour du jugement, s'écrieront : « Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé en votre nom ; n'avons-nous pas chassé les démons et fait des miracles ? » « Retirez-vous de moi, ouvriers d'iniquité, leur répondra le juste Juge : quoi ! vous avez commandé à la mer, et vous n'avez pas su commander à vos passions ? Vous avez délivré les possédés du démon, et vous en avez été les esclaves ? Vous avez fait des miracles, et vous n'avez pas observé mes commandements ?... Allez, misérables, au feu éternel : vous avez fait de grandes choses, et vous n'avez rien fait pour vous sauver et pour mériter mon amour. » Vous voyez donc que la sainteté ne consiste pas à faire de grandes choses, mais à garder fidèlement les commandements de Dieu, et à remplir ses devoirs dans l'état où le bon Dieu nous a placés.

Saint Curé d'Ars, Homélie pour la Toussaint.

mercredi 29 octobre 2008


Humour sur « je sais »

De toute façon, je mourrai bien un jour.
Je ne sais pas quand.
Sinon, je vous le dirais.
De toute façon je ne sais rien.
C'est pour cela que je vous le dis.
Car si je savais je ne vous dirais rien.
Dailleurs, je sais que vous en savez autant que moi.
C'est pour cela que je vous le dis.
Car moi, je sais ce que je sais.
Et ce que je sais, c'est que je ne le sais pas.
C'est comme c'est.

mardi 28 octobre 2008

L'annonce de la vérité (3)

L'annonce de la vérité (3)

« Le soleil enveloppe de lumière tout ce qu’il touche : Seigneur, remplis-moi de ta clarté, divinise-moi » (saint Josémaria, Sillon, n° 273). La lumière de Dieu, d'un Dieu qui se présente lui-même comme la Lumière du monde, « la vraie, celle qui éclaire tout homme » (Jean 1, 9) (je renvoie ici à ce que j'ai écrit de cette Lumière à plusieurs reprises). Si nous adhérons à la Vérité, nous sommes enveloppés de cette lumière, nous devenons nous-mêmes une lumière qui fait briller la Vérité aux yeux de nos semblables (cf. Matthieu 5, 16 : que « votre lumière brille devant les hommes, afin que, voyant vos bonnes œuvres, ils glorifient votre Père qui est dans les cieux »). (lire la suite) « Le soleil enveloppe de lumière tout ce qu’il touche : Seigneur, remplis-moi de ta clarté, divinise-moi ; que je m’identifie à ton adorable Volonté, pour me transformer en l’instrument que tu désires… » (saint Josémaria, Ibid.).
Oui, le Seigneur veut se servir de nous, car, s'il a réalisé notre Rédemption une fois pour toutes, ses fruits doivent s'appliquer dans le temps dans lequel s'inscrit notre vie. « Écoute l'Apôtre recommander : Proclame la parole, insiste à temps et à contretemps (2 Tm 4, 2). À qui à temps ? À qui à contretemps ? À temps à ceux qui le veulent ; à contretemps à ceux qui ne le veulent pas » (saint Augustin, Sermon 46, sur les pasteurs, n° 14.). À cela, la « divinisation » progressive de notre vie est une condition sine qua non. Précisément pour agir au nom du Christ, pour disparaître devant lui : « Il faut qu'il croisse, et moi, que je diminue » (Jean 3, 30). Cette divinisation conduit à n'avoir d'autre volonté que celle du Christ, à dire avec lui : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé » (Jean 4, 34).
L'apôtre doit s'identifier au Christ, se faire humble comme lui. « Donne-moi ta folie d’humiliation : celle qui t’a conduit à naître dans la pauvreté, à faire un travail sans éclat, à mourir dans l’infamie, cloué sur un morceau de bois, à t’anéantir dans le tabernacle. — Que je me connaisse : que je me connaisse et que je te connaisse. Ainsi jamais je ne perdrai de vue mon néant » (saint Josémaria, Ibid.). C'est à cette condition qu'il est vraiment pêcheur d'homme comme Jésus-Christ qualifie saint Pierre au moment où il l'appelle à le suivre (cf. Luc 5, 10). « Dans la mission de pêcheur d’hommes, à la suite du Christ, il faut tirer les hommes hors de l’océan salé de toutes les aliénations vers la terre de la vie, vers la lumière de Dieu. (...) Il n’y a rien de plus beau que de le connaître et de communiquer aux autres l’amitié avec lui. La tâche du pasteur, du pêcheur d’hommes, peut souvent apparaître pénible. Mais elle est belle et grande, parce qu’en définitive elle est un service rendu à la joie, à la joie de Dieu qui veut faire son entrée dans le monde » (Benoît XVI, Homélie, 24 avril 2005).

(fin)

lundi 27 octobre 2008


Pour se souvenir dans quel sens il faut bouger les aiguilles en octobre.


> il y a un moyen simple pour savoir

Pour ceux et celles qui se posent à chaque fois la grande question lorsque vient le temps de changer l'heure :

"On avance ou on recule ?"

Voici la méthode

...en OCTOBRE : se termine par RE donc on recule l'heure

Oupps!! alors che bourrais poire un peu blus !!!!

...en AVRIL: Débute par AV donc on avance l'heure


> Il faut juste s'en souvenir !

C'est cool hein ??

L'annonce de la vérité (2)

L'annonce de la vérité (2)

Dans l'Église, les fidèles qui ont été ordonnés évêques et prêtres exercent cette mission avec autorité, in nomine Ecclesiae, au nom de l'Église, qu'ils engagent par leur enseignement. C'est pourquoi tout fidèle doit apporter une adhésion « de foi divine et catholique » à « tout ce qui est contenu dans la parole de Dieu écrite ou transmise par la tradition, c'est-à-dire dans l'unique dépôt de la foi confié à l'Église, et qui est en même temps proposé comme divinement révélé » (Code de droit canonique, canon 750). Mais ils doivent aussi une « soumission religieuse de l'intelligence et de la volonté », extérieure et intérieure, aux autres vérités, (lire la suite) connexes aux vérités de foi (Ibid., canon 752). Cela paraît simple à comprendre, même s'il ne manque pas de gens prêts d'entrée de jeu à contester les déclarations d'évêques ou de conférences d'évêques. C'est simple à comprendre parce que la vérité enseignée, du moment qu'elle est une vérité, partie de la Vérité qui est Dieu (cf. Jean 14, 6), ne peut qu'être admise. Qu'elle soit de foi ou non, c'est toujours une parcelle de la vérité. Elle ne supporte pas la contradiction. Elle peut, certes, être mieux explicitée, rendue plus compréhensible, présentée de façon à être bien comprise par l'esprit contemporain. Mais la vérité est la vérité. On ne voit pas au nom de quel principe un baptisé pourrait la rejeter ou la discuter : cela reviendrait à rejeter Dieu lui-même. Cette remarque prend tout sons sens quand elle est appliquée à l'enseignement de l'Église en matière morale. Une morale qui est universelle, c'est-à-dire la même pour tous les hommes, de toutes les époques et de tous les pays, car venant non des hommes, mais de Dieu.
Nous voyons à quel point l'humilité est indispensable pour s'effacer devant Dieu et le laisser parler en se servant de nous comme d'un relais, d'un haut-parleur. « Ma doctrine n'est pas de moi, mais de celui qui m'a envoyé » (Jean 7, 16). Si Jésus, qui est le Verbe de Dieu, peut s'exprimer ainsi, à combien plus forte raison nous, qui ne sommes que ses créatures.

(à suivre...)

dimanche 26 octobre 2008

L'annonce de la vérité (1)

L'annonce de la vérité (1)

« Mon bon Jésus, puisque je dois être apôtre, il est nécessaire que tu me rendes très humble » (saint Josémaria, Sillon, n° 273). Pourquoi une telle affirmation ? Parce que, comme l'étimologie l'indique, l'apôtre est un envoyé. Être apôtre, c'est donc être envoyé par le Christ auprès des hommes pour poursuivre sa mission évangélisatrice, l'annonce de la Bonne Nouvelle du salut. Jésus a lui-même choisi douze de ses disciples auxquels il « donna le nom d'apôtres » (Luc 6, 13) et, avant de remonter auprès de son Père, il leur a dit : « Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fil et du Saint-Esprit, leur apprenant à observer tout ce que je vous ai commandé » (Matthieu 28, 19-20). (lire la suite)
L'apôtre ne parle donc pas en son propre nom, mais au nom de celui qui l'envoie. Nous parlons in nomine Domini, au nom du Seigneur Dieu qui appelle chacun à faire de l'apostolat, comme le concile Vatican II l'a souligné fort opportunément : « L'apostolat des laïcs, en effet, ne peut jamais manquer à l'Église car il est une conséquence de leur vocation chrétienne. L'Écriture elle-même montre parfaitement (voir Actes 11, 19-21 ; 18, 26 ; Romains 16, 1-16 ; Philippiens 4, 3) combien cette activité se manifesta spontanément aux premiers jours de l'Église et combien elle fut féconde » (décret Apostolicam actuositatem, n° 1). « Les chrétiens connaissaient, depuis le premier moment, leur obligation d'annoncer la foi à tous les hommes. Ils voyaient dans la foi un bien qui ne leur appartenait pas de façon exclusive, mais auquel tous les hommes avaient droit. Ils n'auraient pas été fidèles à leur mission s'ils n'avaient pas porté ce qu'ils avaient reçu jusqu'aux confins de la terre. (...) La mission n'était pas envisagée comme l'extension de la sphère du pouvoir du christianisme, mais comme un devoir de transmission d'un bien nécessaire à tous » (J. Ratzinger, Foi, vérité, tolérance, Paris, 2005, p. 55).

(à suivre...)

samedi 25 octobre 2008

Simplicité (3)

Simplicité (3)

Le catholique ne peut pas se cacher. « On n'allume pas la lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le support, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison » (Matthieu 5, 15). Nous avons une fâcheuse propension en France, dans notre France laïque, à mettre notre drapeau dans la poche et à veiller scrupuleusement à ce que notre foi ne se remarque pas, n'influence pas nos choix et nos décisions. Nombre d'entre nous sont de ces gens dont parlait saint Josémaria dans Chemin (n° 353) : « Laïcisme. Neutralité. — Vieux mythes que l’on essaie toujours de rajeunir. As-tu pris la peine de penser à quel point il est absurde (lire la suite) de dépouiller sa qualité de catholique, en entrant à l’université ou dans un groupement professionnel, à l’académie ou au parlement, comme on laisse un pardessus au vestiaire ? » C'est un véritable drame. Une démission. Une démission coupable. Il est quand même curieux de constater à quel point certains catholiques vivent consciencieusement la laïcité sans éprouver la moindre gêne de faire violence à leur conscience. Alors que les chauds partisans de la laïcité, souvent agressive, ne s'embarassent pas de préjugés et de principes pour essayer d'imposer leurs idées dans un soi-disant esprit de laïcité, qui ne fait, en réalité, qu'en donner une application unilatérale et viciée.
La simplicité que nous sommes appelés à vivre n'est pas simplisme. Or, le Seigneur nous a prévenus que « les enfants de ce monde-ci sont plus avisés vis-à-vis de leurs semblables que les enfants de la lumière » (Luc 16, 8), que les baptisés. Tâchons de vivre face à Dieu et non en tenant compte des appréciations humaines (d'ailleurs si changeantes). « Qu'y aurait-il en moi de caché pour toi, Seigneur, alors que devant tes yeux les profondeurs de la conscience humaine sont à nu, même si elle ne veut pas se l'avouer ? » (saint Augustin, Confessions 10, 2, 2).

(fin)

vendredi 24 octobre 2008

Simplicité (2)

Simplicité (2)

En outre, comme le pape est celui qui représente Dieu parmi nous et gouverne l'Église en son nom (il en est le « vicaire » sur la terre), il possède, dans certaines circonstances bien déterminées, le don de l'infaillibilité, c'est-à-dire qu'il prononce des énoncés de foi qui doivent être tenus comme révélés et auxquels tous les fidèles doivent apporter un assentiment intérieur et extérieur de foi.
Cette même vérité de la foi doit donc se retrouver dans toute vie chrétienne. Nous appuyant sur la grâce de Dieu, suivant avec amour filial les orientations qui viennent du pape et des évêques en communion avec lui, notre vie est marquée du sceau de l'authenticité. (lire la suite) Non que nous ne puissions pas nous tromper ni que nous soyons supérieurs aux autres : une telle pensée, qui serait du pur orgueil, nous est totalement étrangère et nous nous reconnaissons pécheurs. Mais des pécheurs qui s'efforcent de mener une vie droite, « vraie », cohérente. Une vie chrétienne vécue au milieu du monde, au coude à coude avec nos semblables, avec les collègues de profession, les membres de notre famille et les gens avec qui les circonstances - la divine Providence - nous mettent en relation.
« Un homme qui a la foi, et qui exerce une profession intellectuelle, technique ou manuelle, est et se sent uni aux autres, avec les mêmes devoirs, avec le même désir de s’améliorer, avec la même soif d’affronter les mêmes problèmes et d’en trouver la solution. Le catholique, en assumant tout cela, saura faire de sa vie quotidienne un témoignage de foi, d’espérance et de charité, un témoignage normal et simple, qui n’a pas besoin de manifestations voyantes. Il mettra ainsi en relief, par la cohérence de sa vie, la présence constante de l'Église dans le monde, puisque tous les catholiques sont eux-mêmes l'Église car ils sont de plein droit membres de l’unique peuple de Dieu » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 53).

(à suivre...)

jeudi 23 octobre 2008

Simplicité (1)

Simplicité (1)

Quand nous pensons à Dieu, à la fois unique et en trois Personnes distinctes, au fait qu'il est le Créateur du ciel et de la terre, des anges et des hommes, nous avons peut-être du mal à imaginer que Dieu est simple et non complexe. Et pourtant la simplicité est un attribut de Dieu, et même le plus beau, qui marque le fait qu'il n'existe pas de division en Dieu, qu'il n'est pas composé, par exemple qu'il n'est pas composé d'esprit et de matière comme nous : dès que l'âme quitte notre corps, celui-ci cesse de vivre. (lire la suite)
La simplicité est en relation étroite avec la véracité. Celui qui vit dans le vrai, qui dit la vérité, évite toute complication et les embrouilles que fait naître la duplicité. Le double langage, le mensonge, les cachotteries ne font que compliquer la vie, sans compter que celui qui en est l'auteur perd tout crédit aux yeux des autres.
Dieu est Simple et Vrai. C'est ce que révèle la Sainte Écriture, inspirée par lui, par le Saint-Esprit. Jésus-Christ affirme qu'il est « le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jean 14, 6). Dieu est « le vrai Dieu » (Jérémie 10, 10). Il « est véridique » (Romains 3, 4). Nous pouvons donc faire pleinement confiance à Dieu. C'est pourquoi nous affirmons dans l'acte de foi que Dieu « ne peut ni se tromper ni nous tromper ». Ceci explique que la Sainte Écriture tout entière, l'Ancien et le Nouveau Testaments, dans la moindre de ses expressions, est inspirée par le Saint-Esprit et possède la propriété de l'inerrance : aucune erreur ne se trouve en elle. « La Sainte Écriture, c'est la parole de Dieu en tant qu'elle est consignée par écrit sous l'inspiration de l'Esprit divin » (concile Vatican II, constitution dogmatique sur la Révélation divine Dei Verbum, n° 9). « On doit maintenir comme affirmé par le Saint-Esprit tout ce qu'affirment les auteurs inspirés ou hagiographes, il s'ensuit qu'on doit confesser que les livres de l'Écriture enseignent nettement, fidèlement et sans erreur, la vérité telle que Dieu, en vue de notre salut, a voulu qu'elle fût consignée dans les Saintes Lettres » (Ibid., n° 11 ; le texte conciliaire renvoie ici à saint Augustin, Comment. litt. de la Genèse, 2, 9, 20 et Lettre 82, 3 ; saint Thomas d'Aquin, La Vérité, q. 12, art. 2, C. ; concile de Trente, session IV, Les Écritures canoniques ; Léon XIII, encyclique Providentissimus ; Pie XII, encyclique Divino afflante Spiritu).

(à suivre...)

mercredi 22 octobre 2008

Dieu nous aide à être saints (2)

Dieu nous aide à être saints (2)

Il est vrai que si nous nous y connaissons, nous pouvons améliorer pas mal de choses, y donner un dernier coup de main qui leur confère un éclat, un fini qui leur manquait. Eh bien, il en va de même de moi, ajoute notre Seigneur : « De même, je semble tenir dans ma main les œuvres que tu as coutume de me confier, et comme de par ma toute-puissance et mon insondable sagesse j'ai tout pouvoir et toute science, mon amour infini prend aussi ses délices à corriger tous tes actes pour qu'ils me plaisent ainsi qu'à tous les habitants des cieux. » (lire la suite)
Nous avons dans ces paroles l'affirmation de quelque chose d'inouï, qui apaise grandement notre âme et éloigne d'elle tout scrupule. Pourvu que nous nous efforcions de faire ce que nous avons à faire et de l'accomplir du mieux que nous pouvons, en y mettant tout l'amour dont nous sommes capables. Alors peu importe que le résultat ne soit pas parfait. Il ne peut d'ailleurs pas l'être s'agissant du domaine surnaturel. Dieu prend plaisir à mettre la main à l'ouvrage, à améliorer toutes nos œuvres, à y apposer une touche divine, par laquelle elles cessent d'être nos œuvres pour devenir des œuvres divines. Dieu peut alors s'y complaire, en effet, et, avec lui, tous les habitants du ciel qui, devant un tel prodige, ne cessent de rendre gloire à Dieu, à notre Dieu qui est si Bon qu'il prend sur lui, à partir de sa science et de son art infinis, de porter nos œuvres à la perfection.
Nous comprenons ainsi, d'une part, que nous ne pouvons pas nous en glorifier, car leur bonté vient de Dieu et, d'autre part, que, du fait de la perfection qu'elles atteignent, elles sont pour nous source de sainteté et occasion d'apporter cette sainteté aux autres par l'apostolat, l'évangélisation.

(fin)

mardi 21 octobre 2008

Dieu nous aide à être saints (1)

Dieu nous aide à être saints (1)

Le Seigneur a fait comprendre un jour à sainte Gertrude quelque chose qui l'a sidérée et plongée dans la confusion. Il lui a dit : « Toutes tes œuvres me plaisent de manière absolument parfaite. » Il y a de quoi s'étonner, en effet, d'une telle affirmation, car ce que nous faisons est bien loin d'être parfait. Et pourtant Jésus a dit qu'elles lui « plaisent de manière absolument parfaite » (cf. sainte Gertrude, Le Héraut de l'Amour divin 4, 31, 1).
En présence d'une telle déclaration, sainte Gertrude était perplexe. (lire la suite) D'une part, elle voyait bien que la perfection n'était pas son fort ; de l'autre, elle ne pouvait pas douter de ce que Jésus disait. Dieu sait ce qu'il dit et ne peut ni se tromper ni nous tromper. Elle pensait, dans son humilité, que toutes ses œuvres réunies n'auraient pu plaire à aucun homme, tant elle y découvrait parfois de défauts cachés. Comment pouvaient-elles alors plaire à Dieu, et de façon absolue de surcroît ? Lui qui pénètre les cœurs, comme un glaive à double tranchant (cf. Hébreux 4, 2). Lui qui voit tous les défauts et toutes les imperfections qui restent cachés à nos yeux. Comme une vive lumière dans une pièce fait apparaître tous les grains de poussière qui n'apparraissent pas sous un éclairage plus doux.
Sainte Gertrude s'ouvrit au Seigneur des sentiments contradictoires qui l'agitaient. En présence d'un doute, c'est toujours ce qu'il convient de faire : aller à la source, interroger Dieu dans la prière pour savoir quelle est sa Volonté, pour connaître ses plans et mieux les comprendre. Alors le Seigneur lui répondit : « Si tu avais en ta possession quelque objet avec le savoir et le pouvoir de l'améliorer sans peine et de le rendre ainsi agréable à tous, tu ne négligerais évidemment pas de le faire. »
C'est comme cela qu'un père ou une mère agit envers son petit enfant. Celui-ci est bien maladroit et limité dans ce qu'il accomplit et, en définitive, le travail est plus le fait du papa ou de la maman que de l'enfant. Or, nous sommes un tout-petit enfant auprès de Dieu. Et il convient de se voir plus petit qu'un petit : « Auprès de Dieu qui est éternel, tu es un enfant plus petit qu’un petiot de deux ans auprès de toi. Et outre ta qualité d’enfant, tu es fils de Dieu. — Ne l’oublie pas » (Chemin, n° 860).

(à suivre...)

lundi 20 octobre 2008

Les mondains et la sainteté

Les mondains et la sainteté

Les mondains, pour se dispenser de travailler à acquérir la sainteté, ce qui, sans doute, les gênerait trop dans leur manière de vivre, veulent vous faire croire que, pour être des saints, il faut faire des actions éclatantes, s'appliquer à des pratiques de dévotion extraordinaires, embrasser de grandes austérités, faire beaucoup de jeûnes, quitter le monde pour s'enfoncer dans les déserts, afin d'y passer les jours et les nuits en prières. Sans doute cela est très bon, c'est bien la route que beaucoup de saints ont suivie ; mais ce n'est pas ce que Dieu demande de tous. (lire la suite) Non, ce n'est pas ce qu'exige de nous notre sainte religion ; au contraire, elle nous dit : « Levez les yeux au ciel, et voyez si tous ceux qui en remplissent les premières places ont fait des choses merveilleuses. Où sont les miracles de la Sainte Vierge, de saint Jean-Baptiste, de saint Joseph ? » Écoutez : Jésus-Christ lui-même dit (Matthieu 7) que plusieurs, au jour du jugement, s'écrieront : « Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé en votre nom ; n'avons-nous pas chassé les démons et fait des miracles ? » « Retirez-vous de moi, ouvriers d'iniquité, leur répondra le juste Juge : quoi ! vous avez commandé à la mer, et vous n'avez pas su commander à vos passions ? Vous avez délivré les possédés du démon, et vous en avez été les esclaves ? Vous avez fait des miracles, et vous n'avez pas observé mes commandements ?... Allez, misérables, au feu éternel : vous avez fait de grandes choses, et vous n'avez rien fait pour vous sauver et pour mériter mon amour. » Vous voyez donc que la sainteté ne consiste pas à faire de grandes choses, mais à garder fidèlement les commandements de Dieu, et à remplir ses devoirs dans l'état où le bon Dieu nous a placés.

Saint Curé d'Ars, Homélie pour la Toussaint.

dimanche 19 octobre 2008

Humour de chat : arriver en catimini

Humour de chat : arriver en catimini

Catimini. De l'ilatien. On pouvait s'y attendre. Se décompose en
cat, anglais = chat
i, catalan = et
mini, latin, minus-mini = plus petit.

- Comme un tout petit chat, un chaton en somme. D'un bond il se juche sur votre épaule.
- Eh ! Ques-ce que c'est ?
- C'est moi, un félin.
- Fait quoi ?
- Félin.
- Que dois-je faire ?
- Fais l'im-bécile !
- Ah ! C'est mâlin !
- Non, c'est fé-lin !

samedi 18 octobre 2008

La chance de la foi

La chance de la foi

Après la conférence magistrale prononcée par le pape Benoît XVI devant des intellectuels aux Bernardins, le 12 septembre dernier, il peut être utile de relire le texte suivant et de réfléchir à sa portée :

« Pourquoi la foi a-t-elle encore une chance ? Je dirais : parce qu'elle correspond à l'être de l'homme. Car l'homme est dimensionné bien plus largement que ne le voient Kant et les philosophies post-kantiennes et dépasse les limites dans lesquelles ils veulent l'enfermer. (lire la suite) Kant lui-même a dû, malgré ses postulats, en convenir. Dans l'homme vit, indélébile, l'apsiration à l'infini. Aucune des réponses apportées ne suffit : seul le Dieu qui s'est fait fini, pour déchirer notre finitude et nous conduire dans l'immensité de son infinitude répond à la question de notre être. C'est pourquoi, aujourd'hui encore, la foi chrétienne rencontrera de nouveau l'homme. Notre tâche consiste à la servir avec un humble courage, de toute la force de notre cœur et de notre raison. »

Cardinal Ratzinger, Foi, vérité, tolérance, Paris, 2005, p. 143.

vendredi 17 octobre 2008

Saint Ignace d'Antioche (3)

Saint Ignace d'Antioche (3)

D'une manière générale, on peut percevoir dans les Lettres d'Ignace une sorte de dialectique constante et féconde entre les deux aspects caractéristiques de la vie chrétienne : d'une part, la structure hiérarchique de la communauté ecclésiale, et de l'autre, l'unité fondamentale qui lie entre eux les fidèles dans le Christ. Par conséquent, les rôles ne peuvent pas s'opposer. Au contraire, l'insistance sur la communauté des croyants entre eux et avec leurs pasteurs est continuellement reformulée à travers des images et des analogies éloquentes : la cithare, la corde, l'intonation, le concert, la symphonie. (lire la suite) La responsabilité particulière des Evêques, des prêtres et des diacres dans l'édification de la communauté est évidente. C'est d'abord pour eux que vaut l'invitation à l'amour et à l'unité. « Ne soyez qu'un, écrit Ignace aux Magnésiens, en reprenant la prière de Jésus lors de la Dernière Cène : « Une seule supplique, un seul esprit, une seule espérance dans l'amour; accourez tous à Jésus-Christ comme à l'unique temple de Dieu, comme à l'unique autel ; il est un, et procédant du Père unique, il est demeuré uni à Lui, et il est retourné à Lui dans l'unité » (7, 1-2). Ignace, le premier dans la littérature chrétienne, attribue à l'Église l'adjectif de « catholique », c'est-à-dire « universelle » : « Là où est Jésus-Christ, affirme-t-il, là est l'Église catholique » (Smyrn. 8, 2). Et c'est précisément dans le service d'unité à l'Église catholique que la communauté chrétienne de Rome exerce une sorte de primat dans l'amour : « À Rome, celle-ci préside, digne de Dieu, vénérable, digne d'être appelée bienheureuse... Elle préside à la charité, qui reçoit du Christ la loi et porte le nom du Père » (Romains, prologue).
Comme on le voit, Ignace est véritablement le « docteur de l'unité » : unité de Dieu et unité du Christ (au mépris des diverses hérésies qui commençaient à circuler et divisaient l'homme et Dieu dans le Christ), unité de l'Église, unité des fidèles « dans la foi et dans la charité, par rapport auxquelles il n'y a rien de plus excellent » (Smyrn. 6, 1). En définitive, le « réalisme » d'Ignace invite les fidèles d'hier et d'aujourd'hui, il nous invite tous à une synthèse progressive entre la configuration au Christ (union avec lui, vie en lui) et le dévouement à son Église (unité avec l'évêque, service généreux de la communauté et du monde). Bref, il faut parvenir à une synthèse entre communion de l'Église à l'intérieur d'elle-même et mission proclamation de l'Évangile pour les autres, jusqu'à ce que, à travers une dimension, l'autre parle, et que les croyants soient toujours davantage « dans la possession de l'esprit indivis, qui est Jésus Christ lui-même » (Magn. 15). En implorant du Seigneur cette « grâce de l'unité », et dans la conviction de présider à la charité de toute l'Église (cf. Romains, prologue), je vous adresse le même souhait que celui qui conclut la lettre d'Ignace aux chrétiens de Tralles : « Aimez-vous l'un l'autre avec un cœur non divisé. Mon esprit s'offre en sacrifice pour vous, non seulement à présent, mais également lorsqu'il aura rejoint Dieu... Dans le Christ, puissiez-vous être trouvés sans tache » (13). Et nous prions afin que le Seigneur nous aide à atteindre cette unité et à être enfin trouvés sans tache, car c'est l'amour qui purifie les âmes.

Benoît XVI, Audience générale, 14 mars 2007.

jeudi 16 octobre 2008

Saint Ignace d'Antioche (2)

Saint Ignace d'Antioche (2)

Aucun Père de l'Église n'a exprimé avec autant d'intensité qu'Ignace l'ardent désir d'union avec le Christ et de vie en Lui. C'est pourquoi nous avons lu le passage de l'Évangile sur la vigne qui, selon l'Évangile de Jean, est Jésus. En réalité, en Ignace confluent deux « courants » spirituels : celui de Paul, entièrement tendu vers l'union avec le Christ, et celui de Jean, concentré sur la vie en Lui. A leur tour, ces deux courants débouchent sur l'imitation du Christ, proclamé plusieurs fois par Ignace comme « mon » ou « notre Dieu ». (lire la suite) Ainsi, Ignace supplie les chrétiens de Rome de ne pas empêcher son martyre, car il est impatient d'être « uni au Christ ». Et il explique : « Il est beau pour moi de mourir en allant vers (eis) Jésus-Christ, plutôt que de régner jusqu'aux confins de la terre. Je le cherche lui, qui est mort pour moi, je le veux lui, qui est ressuscité pour moi... Laissez-moi imiter la Passion de mon Dieu ! » (Romains 5, 6). On peut saisir dans ces expressions ardentes d'amour le « réalisme » christologique prononcé, typique de l'Église d'Antioche, plus que jamais attentive à l'incarnation du Fils de Dieu et à son humanité véritable et concrète : Jésus-Christ, écrit Ignace aux Smyrniotes, « est réellement de la souche de David », « il est réellement né d'une vierge », « il fut réellement cloué pour nous » (1, 1).
L'irrésistible aspiration d'Ignace vers l'union au Christ donne naissance à une véritable « mystique de l'unité ». Lui-même se définit comme « un homme auquel est confié le devoir de l'unité » (Philadelphiens, 8, 1). Pour Ignace, l'unité est avant tout une prérogative de Dieu qui, existant dans trois personnes, est Un dans l'unité absolue. Il répète souvent que Dieu est unité, et que ce n'est qu'en Dieu que celle-ci se trouve à l'état pur et originel. L'unité à réaliser sur cette terre de la part des chrétiens n'est qu'une imitation, la plus conforme possible à l'archétype divin. De cette façon, Ignace arrive à élaborer une vision de l'Église qui rappelle de près certaines des expressions de la Lettre aux Corinthiens de Clément l'évêque de Rome. « Il est bon pour vous, écrit-il par exemple aux chrétiens d'Éphèse, de procéder ensemble en accord avec la pensée de l'évêque, chose que vous faites déjà. En effet, votre collège des prêtres, à juste titre célèbre, digne de Dieu, est si harmonieusement uni à l'évêque comme les cordes à la cithare. C'est pourquoi Jésus Christ est chanté dans votre concorde et dans votre amour symphonique. Et ainsi, un par un, vous devenez un chœur, afin que dans la symphonie de la concorde, après avoir pris le ton de Dieu dans l'unité, vous chantiez d'une seule voix » (4, 1-2). Et après avoir recommandé aux Smyrniotes de ne « rien entreprendre qui concerne l'Église sans l'évêque » (8, 1), confie à Polycarpe: « J'offre ma vie pour ceux qui sont soumis à l'évêque, aux prêtres et aux diacres. Puissé-je avec eux être uni à Dieu. Travaillez ensemble les uns pour les autres, luttez ensemble, courez ensemble, souffrez ensemble, dormez et veillez ensemble comme administrateurs de Dieu, ses assesseurs et ses serviteurs. Cherchez à plaire à Celui pour lequel vous militez et dont vous recevez la récompense. Qu'aucun de nous ne soit jamais surpris déserteur. Que votre baptême demeure comme un bouclier, la foi comme un casque, la charité comme une lance, la patience comme une armure » (6, 1-2).

(à suivre...)

mercredi 15 octobre 2008

Saint Ignace d'Antioche (1)

Saint Ignace d'Antioche (1)

Nous continuons de parler des personnalités de l'Église naissante avec Benoît XVI : après avoir parlé du Pape Clément Ier, troisième Successeur de saint Pierre. « nous parlons de saint Ignace, qui a été le troisième évêque d'Antioche, de 70 à 107, date de son martyre. À cette époque, Rome, Alexandrie et Antioche étaient les trois grandes métropoles de l'empire romain. Le Concile de Nicée parle de trois « primats » : (lire la suite) celui de Rome, mais Alexandrie et Antioche également participent, d'une certaine manière, à un « primat ». Saint Ignace était évêque d'Antioche, qui se trouve aujourd'hui en Turquie. Là, à Antioche, comme nous l'apprenons des Actes des Apôtres, se développa une communauté chrétienne florissante : le premier évêque fut l'apôtre Pierre - c'est ce que nous rapporte la tradition - et là, « pour la première fois, les disciples reçurent le nom de chrétiens » (Actes 11, 26). Eusèbe de Césarée, un historien du IVe siècle, consacre un chapitre entier de son Histoire ecclésiastique à la vie et à l'œuvre littéraire d'Ignace (3, 36). « De Syrie, écrit-il, Ignace fut envoyé à Rome pour être livré en pâture aux bêtes sauvages, à cause du témoignage qu'il avait rendu du Christ. En accomplissant son voyage à travers l'Asie, sous la surveillance sévère des gardes » (qu'il appelle les « dix léopards » dans sa Lettre aux Romains, 5, 1), « dans toutes les villes où il s'arrêtait, à travers des prédications et des avertissements, il renforçait les Églises ; et surtout, il exhortait, avec la plus grande vigueur, à se garder des hérésies, qui commençaient alors à se multiplier, et recommandait de ne pas se détacher de la tradition apostolique ». La première étape du voyage d'Ignace vers le martyre fut la ville de Smyrne, où était évêque saint Polycarpe, disciple de saint Jean. Ici, Ignace écrivit quatre lettres, respectivement aux Eglises d'Éphèse, de Magnésie, de Tralles et de Rome. « Parti de Smyrne, poursuit Eusèbe, Ignace arriva à Troade, et de là, envoya de nouvelles lettres » : deux aux Églises de Philadelphie et de Smyrne, et une à l'évêque Polycarpe. Eusèbe complète ainsi la liste des lettres, qui nous sont parvenues de l'Église du premier siècle comme un trésor précieux. En lisant ces textes, on sent la fraîcheur de la foi de la génération qui avait encore connu les Apôtres. On perçoit également dans ces lettres l'amour ardent d'un saint. Enfin, de Troade, le martyr arriva à Rome où, dans l'amphithéâtre Flavien, il fut livré aux bêtes féroces.

(à suivre...)

mardi 14 octobre 2008

Le relativisme religieux

Le relativisme religieux

Il existe des formes de religion dégénérées et malsaines, qui n'aident pas l'homme à se construire, mais l'aliènent : la critique marxiste de la religion n'est pas seulement dénuée de tout fondement. Même des religions dont on doit reconnaître la grandeur morale et le cheminement vers la vérité, peuvent par endroits tomber malades. Dans l'hindouisme ­ qui en réalité est le nom d'un ensemble de religions diverses -, il y a des éléments grandioses, mais aussi des aspects négatifs : le système des castes, la crémation des veuves, (lire la suite) qui s'est pratiqué à l'origine à partir de représentations symboliques ; il faudrait également citer les aberrations du saktisme, pour donner encore quelques exemples. Même l'islam, avec toute la grandeur qu'il propose, est toujours exposé à perdre son équilibre, à céder à la violence, et à laisser la religion dévier vers l'extériorité et le ritualisme. Naturellement, il y a aussi, comme nous le savons, les formes malsaines du christianisme : ainsi lorsque les croisés, lors de la conquête de Jérusalem (...) ont pour leur part occasionné un bain de sang entre musulmans et juifs. Le fait religieux nécessite un discernement : discernement entre les formes de religion et distinction à l'intérieur même de la religion, sur sa propre grandeur. En mettant sur le même pied les contenus des religions et l'idée qu'elles sont différentes et néanmoins semblables, on n'avance guère. Le relativisme est dangereux pour l'homme, pris individuellement ou comme membre de la société. Le refus de la vérité ne sauve pas l'homme. Nul ne saurait admettre la somme du mal qui a été commis dans l'histoire au nom de bons sentiments et de bonnes intentions.

Cardinal Ratzinger, Foi, vérité, tolérance, Paris, 2005, p. 218-219.

lundi 13 octobre 2008

La communion et les chrétiens lâches

La communion et les chrétiens lâches

Peut-être me direz-vous, si ce bonheur (de communier) est si grand, pourquoi donc l'Église nous fait-elle un commandement de communier tous les ans une fois ? - Ce commandement n'est pas pour les bons chrétiens, il n'est que pour les chrétiens lâches et indifférents pour le salut de leur pauvre âme. Au commencement de l'Église, la plus grande punition que l'on pouvait imposer aux chétiens était de les priver de ce bonheur ; toutes les fois qu'ils avaient le bonheur d'assister à la sainte Messe, ils avaient le bonheur de communier. Mon Dieu ! (lire la suite) comment se peut-il faire que des chrétiens restent trois, quatre ou cinq et six mois, sans donner cette nourriture céleste à leur pauvre âme ? Ils la laissent mourir de misère !... Mon Dieu ! quel malheur et quel aveuglement !... ayant tant de remèdes pour la guérir et une nourriture si capable de lui conserver la santé !... Hélas ! disons-le en gémissant, l'on n'épargne rien pour un corps qui tôt ou tard sera détruit et mangé des vers ; et une âme créée à l'image de Dieu, une âme qui est immortelle, est méprisée et traitée avec la dernière cruauté !... L'Église, voyant déjà combien de chrétiens perdaient de vue le salut de leurs pauvres âmes, espérant que la crainte du péché leur ferait ouvrir les yeux, leur fit un commandement qui les obligerait de communier trois fois chaque année, à Noël, à Pâques et à Pentecôte. Mais, par la suite, voyant que les chrétiens devenaient toujours plus insensibles à leur malheur, l'Église a fini par ne plus les obliger de s'approcher de leur Dieu qu'une fois tous les ans. Ô mon Dieu ! quel malheur et quel aveuglement qu'un chrétien soit forcé par des lois à chercher son bonheur !

Saint Curé d'Ars, Homélie du VIe dimanche après la Pentecôte.

dimanche 12 octobre 2008

Eucharistie et espérance (3)

Eucharistie et espérance (3)

Que la perspective de nous racheter du péché te réjouisse, Seigneur, ne fait nul doute. Mais ton cœur souffre des péchés qui t'ont comme obligé à venir les charger sur tes épaules, et ta nature humaine éprouve de la répugnance face à cette épreuve terrible qui t'est sans cesse présente à l'esprit. Quand l'heure sera venue de passer de ce monde à ton Père (cf. Jean 13, 1), tu manifesteras clairement cette terrible appréhension de la nature humaine (lire la suite) lorsqu'elle fait l'expérience de la souffrance, physique et morale : « Père, tout t'est possible : éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux » (Marc 14, 36). Il ne faut pas oublier, en effet, les souffrances morales, qui ne sont pas les moindres, et qui ne se présentent pas seulement lors de la Passion.
Il suffit, pour s'en convaincre, de se rappeler ce que saint Luc rapporte dans son Évangile de Jésus arrivant à Jérusalem peu avant sa Passion : « Lorsque, s'étant approché, il aperçut la ville, il pleura sur elle en disant : « Ah, si en ce jour-là, tu avais connu, toi aussi, le message de paix ! Mais maintenant ces choses sont cachées à tes yeux. Viendront sur toi des jours où tes ennemis t'environneront de tranchées, t'investiront et te serreront de toutes parts ; ils te renverseront par terre, toi et tes enfants qui sont chez toi, et ils ne laisseront pas dans ton enceinte pierre sur pierre, parce que tu n'as pas reconnu le temps où tu as été visitée » (Luc 19, 41-44). « Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes, et lapides ceux qui sont envoyés vers toi ! Combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble sa couvée sous ces ailes, et vous ne l'avez pas voulu ! Voici que votre maison va vous être laissée » (Luc 13, 34-35). « À qui comparerai-je cette génération ? Elle ressemble à des enfants assis sur les places publiques, et qui crient à leurs compagnons : 'Nous avons joué de la flûte, et vous n'avez pas dansé ; nous avons chanté des lamentations, et vous ne vous êtes pas frappés la poitrine' » (Matthieu 11, 16-17). Et les invectives sur les villes de Corozaïn et de Bethsaïde qui ne se sont pas converties (cf. Matthieu 46, 20-24). Et les pleurs de Jésus sur son ami Lazare qui est mort (cf. Jean 11, 35). Seul un Cœur qui saigne peut s'exprimer ainsi...
Le Sacrifice du Christ sur la Croix que le sacrifice de la messe rend présent, m'assure que le genre humain est sauvé, et que moi aussi je suis bénéficiaire des mérites infinis que tu nous a ainsi acquis. Par conséquent, l'Eucharistie est le sacrement où je rencontre ton Amour au degré maximum, ou ma foi est renforcée et d'où mon espérance ressort également fortifiée. L'Eucharistie est par excellence le sacrement de la foi, de l'espérance et de la charité.

(fin)

samedi 11 octobre 2008

Eucharistie et espérance (2)

Eucharistie et espérance (2)

Certains pensent, Seigneur, que tu n'as souffert que deux jours, alors qu'eux, ils n'en peuvent plus de supporter leur maladie depuis des mois, des années... Pour toi, cela aurait été facile, tandis que pour eux... Comme s'il n'y avait eu, dans ta vie, que l'agonie, l'arrestation, le simulacre de procès, les moqueries d'Hérode, la brutalité extrême des soldats, la lâcheté de Pilate, la condamnation infamante à la mort sur une croix... Comme si toute ta vie n'avait été que facilité, ne t'avait demandé aucun effort. (lire la suite) « Bien que le salut soit pleinement accompli par la croix et la résurrection, la vie entière du Christ est Mystère de salut, car tout ce que Jésus a fait, a dit et a souffert avait pour but de sauver l'homme déchu et de le rétablir dans sa vocation de fils de Dieu » (Abrégé du Catéchisme de l'Église catholique, n° 101).
Je ne peux pas limiter tes souffrances à ta seule Passion. Car ce n'est pas ainsi que se comporte quelqu'un qui aime. Or, question amour, personne ne s'y entend mieux que toi. Celui qui aime se complique constamment l'existence pour les autres, est aux petits soins avec eux, se met en quatre pour les servir, cherche ce qui leur plaît, ce qui les détend, sacrifie ses goûts et ses intérêts... Et l'amour, en plus, est inventif. Chez toi, Seigneur, cela t'a amené à inventer la Croix, ta mort sur la Croix. Il fallait le faire ! Et tu l'as fait !
Comment oublier que tu as été un immigré en Égypte jusqu'à un âge que nous ignorons ? Comment ne pas penser que, du fait de ta sainteté absolue tu étais particulièrement sensible à la grossièreté, à la brusquerie, aux manières de tes condisciples de jeux à Nazareth, puis plus tard des clients qui avaient recours à votre travail, à Joseph et à toi ?
Comment aussi ne pas nous rappeler ce que tu as affirmé : « C'est un baptême de sang que je dois recevoir et » (Luc 12, 50) ; et encore « Je suis venu mettre le feu sur la terre » (Luc 12, 49) ; et aussi « J'ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous » (Luc 22, 5) ? La Croix n'est pas un accident de parcours. Elle est inscrite dans ta vie : c'est pour elle que tu t'es fait homme. Elle est ton horizon. Tu ne cesses d'y penser, car tu ne cesse de penser à notre salut et que ce salut implique de passer par elle.
(à suivre...)

vendredi 10 octobre 2008

Eucharistie et espérance (1)

Eucharistie et espérance (1)

Il est bon et salutaire de répéter au Seigneur Jésus présent dans le tabernacle : « Seigneur, je crois fermement que c'est toi qui te trouves ici, je crois que tu es réellement présent sous les espèces sacramentelles. » D'une certaine façon, Jésus a besoin que nous le lui disions et le lui répétions. Non pour lui, mais afin que, manifestant notre foi, il nous accorde davantage de faveurs divines et nous attire plus encore à lui, à la sainteté. (lire la suite)
Placés, physiquement ou en esprit, devant le Saint-Sacrement, nous disons : Je le crois, même si je ne peux pas le comprendre, et surtout parce que je ne peux pas le comprendre. Seule la foi peut m'amener à le dire et à le reconnaître. À te le répéter. Savoir que tu attends que je te le dise a quelque chose de surprenant. Et tu attends aussi de nous que nous venions te rendre visite de temps à autre, et que nous en profitions pour te redire : Seigneur, je crois que tu es ici présent ! Je t'adore ! Je t'aime ! Oui, je veux bien t'aimer du fond de mon cœur. Je voudrai y arriver, mon Dieu, parce que toi, tu m'aimes sans réserve, sans restriction.
Je crois, j'aime et j'espère. J'espère en toi, mon Dieu. Et j'ai toutes les raisons d'espérer, puisque tu m'as prouvé au plus haut point que tu m'aimes en mourant pour moi sur la Croix. Si tu m'es venu en aide de la sorte, comment pourrais-je douter un seul instant que tu viendras me secourir quand j'en aurai besoin ? Comment en douter puisque ce secours m'est constamment offert dans les sacrements, notamment dans celui qui est le sommet de toute la vie chrétienne, qui est le plus sublime de tous, le sacrement de ta présence réelle parmi les hommes : l'Eucharistie ?
Tu as établi ta demeure parmi les hommes (cf. Apocalypse 21, 3). Parmi les hommes et, mieux encore, chez les hommes, dans l'âme de ceux qui ne te ferment pas la porte, mais qui l'ouvrent toute grande, ou ne font simplement que l'entrebailler. Cela te suffit pour entrer et te mettre à servir, comme tu l'as fait pour tes apôtres, non seulement en leur lavant les pieds (cf. Jean 13, 4-11), mais jour après jour, sans qu'ils s'en rendent compte, dans les moindres aspects de la vie que tu partageais avec eux. Que de renoncements, que de mortifications cachées pour rendre la vie plus agréable pour les Douze, comme pour les soixante-douze disciples envoyés en mission (cf. Luc 10), pour les former également, en les acceptant tels qu'ils étaient, avec des défauts qui ne manquaient pas se manifester souvent...

(à suivre...)

jeudi 9 octobre 2008

Dieu et les « dieux »

Dieu et les « dieux »

Dieu démasque les dieux car sa lumière met en évidence le fait que les « dieux » ne sont pas des dieux, que le pluriel de Dieu s'apparente à un mensonge. Or le mensonge renvoie à une privation de liberté, et ce n'est pas un hasard - et surtout pas une contre-vérité - si, dans la mémoire d'Israël, l'Égypte est associée à une maison aux esclaves, à un lieu de privation de liberté. (lire la suite) Seule la liberté rend libre. Là où l'utilité prime sur la vérité, comme c'est le cas dans la vérité divisée, (...) l'homme devient esclave de l'utilité et de ceux qui décident de ce qui est utile. En ce sens, il est d'abord nécessaire de procéder à une démythification qui retire aux dieux leur faux éclat et donc de leur faux pouvoir afin de les rétablir ensuite dans leur « vérité », c'est-à-dire pour mettre en lumière les forces réelles et les réalités cachées. En d'autres termes : une fois cette démythification accomplie, leur vérité relative peut et doit aussi apparaître.

Cardinal Ratzinger, Foi, vérité, tolérance, Paris, 2005, p. 243-244.

mercredi 8 octobre 2008

Arret sur christianisme (32)

Arrêt sur christianisme (32)

Le christianisme : une religion européenne ?
(à propos d'idées » reçues)

Dans les discussions autour de l'histoire de la mission chrétienne, il est devenu courant aujourd'hui de dire que, par la mission, l'Europe (l'Occident) aurait tenté d'imposer sa religion au monde : un colonialisme religieux, partie du système colonial tout court. Le renoncement à l'eurocentrisme devrait donc passer aussi par le renoncement à l'activité missionnaire. Cette thèse mérite d'abord quelques critiques d'ordre historique. Le christianisme, comme on le sait, n'est pas né en Europe, mais au Proche-Orient, en Asie, (lire la suite) au point géographique de contact entre les trois continents que sont l'Asie, l'Afrique et l'Europe. Ce contact ne fut jamais exclusivement géographique ; ce fut la rencontre des courants de pensée des trois continents. En ce sens, l« interculturalité » fait partie de la forme originelle du christianisme. Durant les premiers siècles, l'activité missionnaire s'est étendue aussi bien vers l'Est que vers l'Ouest. Le christianisme avait son foyer en Asie mineure, au Proche-Orient, mais très tôt il a pénétré en Inde ; la mission nestorienne s'est étendue jusqu'en Chine, et du point de vue du nombre des chrétiens, le christianisme asiatique égalait plus ou moins le christianisme européen. C'est l'expansion de l'islam qui, dans une large mesure, a privé le christianisme au Proche-Orient de sa force vitale et coupé les communautés chrétiennes en Inde et en Asie des centres de Syrie, de Palestine, d'Asie mineure et les a ainsi largement conduites à disparaître.

Joseph Ratzinger (Benoît XVI), Foi, vérité, tolérance, Parole et Silence, 2005, p. 88-89.

mardi 7 octobre 2008

Faits pour aimer (2)

Faits pour aimer (2)

Moi, j'accuse le coup. Ce n'est pas cela qui m'affecte. Vous ne pouvez pas entamer mon infinitude infinie. Mais j'éprouve quand même de la peine pour vous, dit Dieu, car en m'oubliant, en ne pensant pas à moi, vous vous privez de mes grâces. Je suis là, tout près de vous, les bras chargés de cadeaux. Ils me semblent édivents, visibles. Je ne vais tout de même pas vous forcer à les accepter. Alors si vous n'en voulez pas, c'est votre affaire. Pensez à ma déception. J'attendais un mot, un geste, un regard, un « pardon », un « je t'aime », et rien, rien. La désolation. C'est quand même fort. (lire la suite)
Je vous ai pourtant envoyé mon Esprit Saint, l'Esprit d'Amour. Je l'ai même installé dans l'âme des baptisés. Mais lui, appelé à vous faire m'aimer, vous y prêtez encore beaucoup moins attention qu'à mon Fils et à moi. C'est le pompon ! Si vous ne m'aimez pas, c'est bien de votre faute, et si vous vous retrouvez seuls, c'est bien parce que vous le voulez. Ne venez pas me reprocher quoi que ce soit, dit Dieu.
C'est quand même bizarre : je vous ai créés pour aimer, votre nature est toute orientée vers l'Amour, vers Moi, et vous vivez sans en tenir compte. Vous agissez en enfants dénaturés. Quand vous en rendrez-vous compte et réagirez-vous ? Je ne peux rien faire de plus pour vous que ce que j'ai fait, portant mon Amour à son comble. À vous d'être des hommes !

(fin)

lundi 6 octobre 2008

Faits pour aimer (1)

Faits pour aimer (1)

Je vous ai envoyé mon Fils, mon Premier-Né, en qui j'ai mis toute ma complaisance, pour qu'il donne sa vie pour vous et fasse de vous mes enfants. Puis je vous ai dépêché notre Esprit commun, « Esprit de sagesse et de d'intelligence, Esprit de conseil et de force, Esprit de science et de crainte de Dieu » (Isaïe 11, 1), pour qu'il vous maintienne sur le bon chemin. Alors je ne comprends pas comment vous faites pour nous oublier, dit Dieu. (lire la suite) Passe encore que vous ayiez une absence de temps à autre. Ça ne serait pas bien grave. Mais je vois, moi, ce qui se passe. Et c'est un oubli massif. Même les catholiques passent l'essentiel de leur temps à m'oublier ! Il y a des exceptions, bien entendu, et pas seulement dans les monastères, et il va sans dire que je les connais bien, que nous nous connaissons très bien. Et c'est à cause de ces enfants fidèles que je retiens ma colère.
Mais tant d'ingratitude... J'ai du mal à le supporter, dit Dieu. Je comprends que vous puissiez commettre des péchés de faiblesse. Votre enveloppe charnelle ne vous aide pas toujours. Mais cela m'offense quand même. Est-ce que vous ne vous en rendez pas compte ? Moi qui suis la justice même, vos injustices multiples et permanentes me blessent. Moi qui suis la miséricorde personnifiée, votre dureté de cœur m'est une insulte. Moi qui suis la pureté absolue, votre sensualité effrénée m'agresse. Moi qui suis toujours au travail, toujours actif, votre paresse m'est une provocation. Je pourrais poursuivre ainsi longtemps, car je connais plus de vertus et de vices que vous l'imaginez...
Mais il y a un point qui me sidère et qui touche particulièrement mon cœur. Voilà de quoi il s'agit : je suis le Dieu d'Amour, je suis l'Amour. Et vous ne m'aimez pas. Quand on aime, on pense que les autres aussi aiment. Quand on les aime gratuitement et aussi généreusement que moi, on s'attend à ce que les autre soient heureux et reconnaisssants et vous aiment en retour. C'est logique. Eh bien, non ! Faites le compte : combien de minutes passez-vous dans la journée à m'aimer ? Combien ? Dites-le-moi si vous n'en avez pas honte. Vous appelez ça aimer, M'aimer ?

(à suivre...)

dimanche 5 octobre 2008

Eucharistie et esperance (3)

Eucharistie et espérance (3)

Que la perspective de nous racheter du péché te réjouisse, Seigneur, ne fait nul doute. Mais ton cœur souffre des péchés qui t'ont comme obligé à venir les charger sur tes épaules, et ta nature humaine éprouve de la répugnance face à cette épreuve terrible qui t'est sans cesse présente à l'esprit. Quand l'heure sera venue de passer de ce monde à ton Père (cf. Jean 13, 1), tu manifesteras clairement cette terrible appréhension de la nature humaine lorsqu'elle fait l'expérience de la souffrance, physique et morale : (lire la suite) « Père, tout t'est possible : éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux » (Marc 14, 36). Il ne faut pas oublier, en effet, les souffrances morales, qui ne sont pas les moindres, et qui ne se présentent pas seulement lors de la Passion.
Il suffit, pour s'en convaincre, de se rappeler ce que saint Luc rapporte dans son Évangile de Jésus arrivant à Jérusalem peu avant sa Passion : « Lorsque, s'étant approché, il aperçut la ville, il pleura sur elle en disant : « Ah, si en ce jour-là, tu avais connu, toi aussi, le message de paix ! Mais maintenant ces choses sont cachées à tes yeux. Viendront sur toi des jours où tes ennemis t'environneront de tranchées, t'investiront et te serreront de toutes parts ; ils te renverseront par terre, toi et tes enfants qui sont chez toi, et ils ne laisseront pas dans ton enceinte pierre sur pierre, parce que tu n'as pas reconnu le temps où tu as été visitée » (Luc 19, 41-44). « Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes, et lapides ceux qui sont envoyés vers toi ! Combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble sa couvée sous ces ailes, et vous ne l'avez pas voulu ! Voici que votre maison va vous être laissée » (Luc 13, 34-35). « À qui comparerai-je cette génération ? Elle ressemble à des enfants assis sur les places publiques, et qui crient à leurs compagnons : 'Nous avons joué de la flûte, et vous n'avez pas dansé ; nous avons chanté des lamentations, et vous ne vous êtes pas frappés la poitrine' » (Matthieu 11, 16-17). Et les invectives sur les villes de Corozaïn et de Bethsaïde qui ne se sont pas converties (cf. Matthieu 46, 20-24). Et les pleurs de Jésus sur son ami Lazare qui est mort (cf. Jean 11, 35). Seul un Cœur qui saigne peut s'exprimer ainsi...
Le Sacrifice du Christ sur la Croix que le sacrifice de la messe rend présent, m'assure que le genre humain est sauvé, et que moi aussi je suis bénéficiaire des mérites infinis que tu nous a ainsi acquis. Par conséquent, l'Eucharistie est le sacrement où je rencontre ton Amour au degré maximum, ou ma foi est renforcée et d'où mon espérance ressort également fortifiée. L'Eucharistie est par excellence le sacrement de la foi, de l'espérance et de la charité.

(fin)

samedi 4 octobre 2008

Eucharistie et esperance (2)

Eucharistie et espérance (2)

Certains pensent, Seigneur, que tu n'as souffert que deux jours, alors qu'eux, ils n'en peuvent plus de supporter leur maladie depuis des mois, des années... Pour toi, cela aurait été facile, tandis que pour eux... Comme s'il n'y avait eu, dans ta vie, que l'agonie, l'arrestation, le simulacre de procès, les moqueries d'Hérode, la brutalité extrême des soldats, la lâcheté de Pilate, la condamnation infamante à la mort sur une croix... Comme si toute ta vie n'avait été que facilité, ne t'avait demandé aucun effort. (lire la suite) « Bien que le salut soit pleinement accompli par la croix et la résurrection, la vie entière du Christ est Mystère de salut, car tout ce que Jésus a fait, a dit et a souffert avait pour but de sauver l'homme déchu et de le rétablir dans sa vocation de fils de Dieu » (Abrégé du Catéchisme de l'Église catholique, n° 101).
Je ne peux pas limiter tes souffrances à ta seule Passion. Car ce n'est pas ainsi que se comporte quelqu'un qui aime. Or, question amour, personne ne s'y entend mieux que toi. Celui qui aime se complique constamment l'existence pour les autres, est aux petits soins avec eux, se met en quatre pour les servir, cherche ce qui leur plaît, ce qui les détend, sacrifie ses goûts et ses intérêts... Et l'amour, en plus, est inventif. Chez toi, Seigneur, cela t'a amené à inventer la Croix, ta mort sur la Croix. Il fallait le faire ! Et tu l'as fait !
Comment oublier que tu as été un immigré en Égypte jusqu'à un âge que nous ignorons ? Comment ne pas penser que, du fait de ta sainteté absolue tu étais particulièrement sensible à la grossièreté, à la brusquerie, aux manières de tes condisciples de jeux à Nazareth, puis plus tard des clients qui avaient recours à votre travail, à Joseph et à toi ?
Comment aussi ne pas nous rappeler ce que tu as affirmé : « C'est un baptême de sang que je dois recevoir et » (Luc 12, 50) ; et encore « Je suis venu mettre le feu sur la terre » (Luc 12, 49) ; et aussi « J'ai ardemment désiré manger cette Pâque avec vous » (Luc 22, 5) ? La Croix n'est pas un accident de parcours. Elle est inscrite dans ta vie : c'est pour elle que tu t'es fait homme. Elle est ton horizon. Tu ne cesses d'y penser, car tu ne cesse de penser à notre salut et que ce salut implique de passer par elle.
(à suivre...)